Un improbable duo Hollande-Sarkozy, un loup-garou pyrénéen et Catherine Frot en horticultrice rebelle... Que faut-il voir cette semaine? La sélection de la rédaction du Figaro.
À voir
La Fine Fleur , une comédie de Pierre Pinaud, 1h34.
Les ennuis s'accumulent au-dessus d'Ève Vernet (Catherine Frot), horticultrice excentrique qui n'a plus les moyens de se prendre pour la rose du Petit Prince. Cette rosiériste têtue, géniale, a longtemps été la plus grande... mais sa petite exploitation est sur le point d'être rachetée par la maison Lamarzelle, dirigée avec roublardise par l'excellent Vincent Dedienne. Catherine Frot excelle en bourgeoise hautaine au grand cœur. Avec conviction, et cette pointe d'émotion contenue qui fait toute la différence. Cette comédie gracieuse et plus profonde qu'il n'y paraît offre à l'actrice un rôle en or et aux spectateurs une plongée dans les arcanes de l'hybridation des fleurs.
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Sous le ciel d'Alice , un drame de Chloé Mazlo, 1h30.
À Beyrouth, dans la fumée des cafés, Alice paraît blanche comme de la porcelaine. Elle tombe amoureuse du pays et de Joseph, un astrophysicien dans la lune qui dessine des fusées pour que sa petite nation rejoigne la course aux étoiles. Une nuit, des miliciens encagoulés frappent à la porte. Les nuages s'amoncellent dans le ciel d'Alice. La guerre civile (1975-1990) fait chuter le pays du Cèdre. On assiste moins à la guerre qu'à l'écho qu'elle produit dans la vie de ce couple pris au piège de l'affrontement. Chloé Mazlo, Française d'origine libanaise de 37 ans, signe un premier film audacieux, vif et coloré.
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Teddy , une comédie de Ludovic et Zoran Boukherma, 1h28.
Dans Teddy, on trouve des nuits de pleine lune et de la lycanthropie, mais située dans les Pyrénées-Orientales, avec l'accent du Sud-Ouest et des acteurs non professionnels qui rappellent un peu le cinéma de Bruno Dumont. Des acteurs pros, aussi, à commencer par l'excellent Anthony Bajon (La Prière) dans la peau de Teddy, petit blanc sans diplôme ni avenir, masseur à ses heures dans un salon tenu par une Noémie Lvovsky en pleine forme. Le grand avantage de Teddy, c'est qu'il emprunte autant au film d'horreur américain qu'à la chronique sociale, voire au long-métrage régionaliste. Mais, surtout, Teddy est pétri d'humour.
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On peut voir
Présidents , une comédie d'Anne Fontaine, 1h40.
Face à la montée de l'extrême droite, Hollande (Grégory Gadebois) et Sarkozy (Jean Dujardin) décident d'unir leurs forces pour se présenter bras dessus bras dessous à la prochaine élection présidentielle. Les deux se frôlent, s'apprivoisent. Allez, on y va. Ils sont braves, sympathiques, deux larrons en foire. Ils se mettent d'accord sur un slogan : «Ensemble». Dujardin a l'humour et la nervosité idoines. Gadebois possède la rondeur requise. Tout cela divertissant, bon enfant, vite écrit, vite tourné. Il règne une odeur de douce parodie dans cette gentille récréation d'Anne Fontaine, où les acteurs imitent leurs modèles sans appuyer.
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Sœurs , un drame de Yamina Benguigui, 1h35.
Elles sont trois, comme chez Tchekhov ou chez les Brontë. Adjani est l'aînée, Maïwenn la plus jeune. Au milieu, il y a Rachida Brakni. Entre ces Franco-Algériennes qui ont grandi à Paris, il y a des étincelles. Elles partent à la recherche de leur père mourant. Cela n'ira pas sans drame, d’autant plus que l'une d'elles monte une pièce de théâtre sur leur histoire. Comédiennes d'une justesse rare, sincérité évidente et maladresse touchante signalent un tempérament. Une dispute dans un ascenseur d'hôpital restera dans les anthologies.
À éviter
My Zoé , un drame de Julie Delpy, 1 h42.
L'actrice et réalisatrice Julie Delpy campe une mère divorcée, généticienne, prête à tout pour sa fille. Un mélo qui flirte avec le fantastique, moins passionnant que son sujet.
Le procès de l'herboriste , un drame d'Agnieszka Holland, 1h 58.
Après L'Ombre de Staline, la réalisatrice polonaise retrace le destin de Jan Mikolasek, guérisseur homosexuel accusé de charlatanisme par les nazis et les communistes. Alambiqué et répétitif.
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