Mila, la jeune femme menacée de mort pour avoir critiqué l’islam, se confie dans "Sept à huit". Elle dénonce la lâcheté de la France.
Dix-huit mois que Mila ne s’était pas exprimée à la télévision. Ce dimanche soir, alors que le procès des treize personnes qui l’ont cyberharcelée doit se tenir le 21 juin, l’adolescente menacée de mort pour avoir critiqué l’islam accorde un entretien à Audrey Crespo-Mara dans "Sept à Huit".
Cheveux bleus, piercing au nez et lourde chaîne autour du cou, la jeune femme aujourd’hui âgée de 18 ans se livre sur son quotidien mais aussi sur la manière dont elle envisage son avenir, même si cela a nécessité, comme pour tous ses déplacements, de mobiliser plusieurs agents de sécurité. Un extrait vient d’être dévoilé en avant-première sur les réseaux sociaux.
\ud83d\udd34 "Je vais forcément ne pas rester en vie."
Depuis le début du procès, il y a 10 jours, de ceux qui la menacent de mort pour avoir crûment critiqué l'islam, #Mila est à nouveau harcelée.
— Sept à Huit (@7a8) June 13, 2021
Elle témoigne en exclusivité face à @audrey_crespo.
\ud83d\udcfa Ce soir, dès 18h20 sur @TF1. pic.twitter.com/Y0vKNDqAYt
Même quand je suis dehors, je suis en prison
La jeune femme vit sous protection policière depuis la publication de sa vidéo blasphématoire en janvier 2020. "Je suis en prison dans des couches de vêtements, des maquillages différents", ajoute-t-elle, précisant qu’on lui demande désormais de porter un chapeau, surtout depuis qu’elle a les cheveux bleus.
Quand je ressemble à une mouche avec le gros manteau alors qu’il fait chaud, le masque, les lunettes de soleil, le chapeau pourri... Non je ne suis pas inspecteur Gadget, je suis une femme, je me promène dans la rue, j’ai besoin de vivre
"Mais je ne veux pas", s’agace-t-elle. "Quand je ressemble à une mouche avec le gros manteau alors qu’il fait chaud, le masque, les lunettes de soleil, le chapeau pourri... Non je ne suis pas inspecteur Gadget, je suis une femme, je me promène dans la rue, j’ai besoin de vivre", poursuit-elle, avant d’essuyer une larme naissante.
Je ne suis pas capable de voir mon avenir comme les autres
La nation est "fragile et lâche"
Elle estime aussi que la nation est "fragile et lâche". "Personne ne fait rien parce que les gens ont peur".
Mais même "avec un couteau sous la gorge", Mila l’assure: elle ne s’arrêtera jamais de parler. "En revanche, je reste une jeune femme qui ne sait même pas quoi penser de son avenir à l’heure qu’il est", nuance-t-elle.
Comment se voit-elle dans cinq ans ?
"Je me vois peut-être grande brûlée, peut-être avec une jambe arrachée ou peut-être morte... Peut-être que je serai morte dans cinq ans", réplique-t-elle.
Je vais forcément pas rester en vie et je vous dis ça dans le plus grand des calmes, et je sais que ce n’est pas normal. Et c’est dans ces moments-là que je me mets à pleurer.
Et de préciser le fond de sa pensée. "Je vais forcément pas rester en vie et je vous dis ça dans le plus grand des calmes, et je sais que ce n’est pas normal. Et c’est dans ces moments-là que je me mets à pleurer. Parce que je ne suis pas capable de voir mon avenir comme les autres".
Dans une interview donnée au JDD ce même dimanche, Mila affirme que toutes les portes se sont fermées pour elle professionnellement après cette histoire. "J’avais demandé une formation maquillage, on m’a mise dans un bac pro esthétique. Ça me déprime", confie-t-elle avant de partager son envie de devenir influenceuse "comme beaucoup de jeunes". Et elle assure qu’elle ne se donnera jamais la mort.
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