Dans le film de Jane Campion, Palme d’or en 1993, il joue un colon britannique dans la Nouvelle-Zélande du XIXe siècle. La même année, il est la figure de proue du “Jurassic Park” de Steven Spielberg. Voici en quelques rôles la carrière de Sam Neill, l’acteur qui sait tout faire.
Fou à lier dans “Possession” (1981)
Dans La Leçon de piano, Alistair Stewart (Sam Neill, donc) se fait livrer une femme (et sa fille, et son piano) sur son île du bout du monde (la future Nouvelle-Zélande). Importation directe d’Écosse, beau produit, bel emballage. Oui mais voilà, les frais de port ne sont pas donnés, et surtout il y a tromperie sur la marchandise : cette femme n’est pas amoureuse de lui ! Un couple à la dérive, ça nous rappelle Possession, tiens, le premier grand rôle de l’acteur. Chez Zulawski, il interprète un homme qui perd la raison en même temps que son désir pour son épouse, d’autant que celle-ci en a (du désir) pour un autre que lui. Cinq minutes de film et le voilà déjà qui perd complètement les pédales.
Sam Neill a tout du mec normal, bel homme aux traits droits, mais on lui découvre dans Possession une aptitude impressionnante à faire ramper la folie sur son visage, dans ses yeux principalement. Bonne pioche pour Zulawski et son chef opérateur Bruno Nuytten, dont la caméra tremblante, elle-même un peu folle, imbrique sa propre démence dans celle du personnage. À l’image de cette scène où, sur un rocking-chair, il s’avance et s’éloigne, s’avance et s’éloigne, s’avance et s’éloigne... Achevez-moi ! Le Alistair Stewart de La Leçon de piano garde un tout petit peu plus de raison, mais un lien de parenté subsiste, quand même, avec le Mark de Possession.
Scientifique de choc dans “Jurassic Park” (1993)
Je regarde dans le rétroviseur, j’enclenche le clignotant, et hop demi-tour : cinq mois après la Palme d’or de Jane Campion, Sam Neill est le héros d’un blockbuster de science-fiction ! Virage à 180 degrés, aussi, entre les rôles de Possession et de Jurassic Park : après l’aliénation absolue, il campe ici le Pr Grant, un scientifique mesuré, opposé à la folie des grandeurs de l’être humain, qui joue à l’apprenti sorcier en manipulant la génétique des dinosaures. Gestes lents, précis et mesurés, regards malins teintés d’humour, Sam Neill est impeccable dans l’incarnation de l’être raisonnable. Et sa façon de jouer la sidération, devant ce raptor recréé par ordinateur, n’est pas pour rien dans l’illusion qui opère toujours trente ans plus tard.
Rationnel délirant dans “L’Antre de la folie” (1994)
Nouvelle volte-face, mais plus lente. Dans ce film de Carpenter, c’est comme si Sam Neill re-glissait progressivement de Jurassic Park à Possession : sceptique, puis fou à lier. Qui d’autre que Sam Neill pour jouer cet agent d’assurances drogué au rationnel puis gagné peu à peu par des visions, de l’étrange, du paranormal, jusqu’à troquer le costume trois-pièces pour la camisole de force ? Eh oui, plus on est sûr de soi, plus on est vulnérable quand les certitudes se mettent à vaciller.
Impeccable dans les séries en costumes
Scientifique, taré, agent d’assurances, possédé, Sam Neill a aussi en stock la carte historique, donc, qui en plus de La Leçon de piano, l’a conduit à jouer dans Angel, de François Ozon, ainsi que dans des séries historiques. Qu’elles se déroulent au début du XXe siècle (Peaky Blinders), au XVIe (Les Tudors) ou même au Moyen Âge (Merlin). Ce qui nous donne, dans l’ordre : un éditeur, un inspecteur, un cardinal, et Merlin l’enchanteur. Peut-être y a-t-il un lien finalement entre tout ça.
“Gentleman farmer” sur Twitter
Et si Sam Neill, ou du moins le Sam Neill qui tweete, était le descendant du Alistair Stewart de La Leçon de piano ? Ce serait une franche réussite : l’héritier a fait prospérer la terre de son ancêtre en un vignoble luxuriant, qu’il se plaît à mettre en avant sur le réseau social à l’oiseau bleu. On y trouve des photos de ses raisins (pinot noir) mais aussi de vaches, de cochons, de nains de jardin, de rugby (il est néo-zélandais), des selfies avec Jeff Goldblum, et une poule nommée Kate Winslet. Eh oui, en plus de tout le reste, Sam Neill est drôle.
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