Le journal mythique "Pif Gadget" revient dans les kiosques sous une nouvelle forme, sous l'égide de Frédéric Lefebvre. Retour sur l'épopée d'un journal qui a révolutionné la presse junior dans les années 1970, avec des gadgets malins et aussi un regard nouveau sur la pédagogie.
Un sous-marin intelligent, un appareil photo à monter soi-même, un tourne-disque miniature, tous ces gadgets farfelus se trouvaient dans Pif Gadget.
Tiré en moyenne à 300 000 exemplaires chaque semaine, Pif a révolutionné la presse junior dans les années 1970 en proposant des histoires inédites, des gadgets malins et une pédagogie novatrice.
Richard Medioni, ex-rédacteur en chef de Pif Gadget : “On cherchait toujours les gadgets les plus intelligents qui soient, qui permettaient à l’enfant de découvrir, de manipuler, d’expérimenter. Il fallait chercher à la fois dans nos souvenirs mais aussi voyager dans tous les pays du monde.”
Propriété du Parti communiste français, Pif Gadget est lancé en 1969. Il reprend le nom du chien Pif, personnage dont les aventures étaient racontées dans les colonnes de L’Humanité. Dès sa création, Pif se veut un journal ludique, accessible et impertinent avec un regard pédagogique influencé par les idées de Mai 68 qui encourage l’autonomie dans l'apprentissage et stimule l’imagination.
Jean Ollivier, dessinateur dans Pif : _"_La bande dessinée est une ouverture pour l’imagination. L’enfant a besoin de rêver je pense et la bande dessinée lui donne une part de rêve. Il faut aussi qu’il s’évade de temps en temps de ses bouquins de mathématiques."
Des récits inédits
Les auteurs de Pif veulent se démarquer des comics américains et souffler un vent nouveau sur la BD avec des récits d’aventuriers épris de liberté et des horizons temporels et géographiques inédits, parfois déroutants. Il y a notamment Corto Maltese, le marin solitaire, Rahan l’homme préhistorique et Dr Justice, médecin justicier et karatéka.
L’hebdomadaire montre aussi un certain intérêt pour l’écologie.
Pour accompagner leur journal, les auteurs ont une idée commerciale de génie : vendre un jouet ludique et éducatif. Des gadgets souvent à visée scientifique, mais parfois très fantaisistes, comme une lune en forme de ballon de football avec les sites d’alunissage ou encore un moulin à vent qui fonctionne à l'air chaud. D’autres gadgets sont même carrément vivants, comme les fameux petits pois sauteurs du Mexique, en réalité une variété rare habitée par une larve.
L'ombre du parti
Mais à cause de sa proximité avec le parti communiste, le journal conserve une aura un peu sulfureuse et certains enfants lisent Pif clandestinement, dans le dos de leurs parents. Mais le journal ne fait pas de prosélytisme politique, même s’il met en avant certaines valeurs.
Christophe Quillien, journaliste et spécialiste de bandes dessinées : "L’humanisme, la générosité, l’attention à l’autre, on luttait contre le racisme, etc. Mais ce n’était pas du tout un journal militant, on ne faisait pas passer un courant d’idées précis à travers les histoires de Pif, finalement."
La publication décline dans les années 1980, face au succès grandissant des mangas et à cause du vieillissement de son lectorat. Plusieurs tentatives sont menées pour relancer le magazine, en surfant sur la nostalgie, mais Pif n’a jamais retrouvé le succès de ses origines.
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