Chose promise, chose due. Après avoir indiqué dans son allocution du 24 novembre qu’un « collectif de citoyens » serait « mis en place pour associer plus largement la population » à la campagne de vaccination », le Président de la République est passé des paroles aux actes. Lundi 4 janvier marquait le coup d’envoi du tirage au sort des 30 citoyens et 5 suppléants français chargés d’émettre un avis consultatif quant à la campagne de vaccination déployée en France. Constitué à partir du 10 janvier selon le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, la première réunion de ce groupe devrait avoir lieu le 16 janvier en vue d'un premier bilan à l'été. Un travail qui servira d'ici là à « nourrir le pouvoir exécutif et législatif », a précisé le Conseil Économique et Social (CESE), chef d’orchestre de cette initiative.
Concrètement, quelle sera leur mission ? « Émettre les questionnements relatifs à la vaccination, que ceux-ci réfèrent aux problématiques scientifiques, sanitaires, techniques ou financières. Pourront également être exprimées les craintes, résistances ou questions liées aux enjeux éthiques de la campagne nationale de vaccination », a détaillé le CESE. Une tâche d’envergure que le gouvernement souhaite voir mener par une équipe de citoyens « la plus représentative possible de la société française ». Un critère rentrera particulièrement en ligne de compte : l’adhésion, tout autant que la défiance vaccinale. « Cette expression de leur position permettra de constituer a posteriori les équilibres au sein du collectif de citoyens, afin d'avoir des avis et des recommandations reflétant les positions en présence au sein de la société française », a précisé le CESE.
Une initiative saluée par Jacques Battistoni, président du syndicat MG France. « Je trouve qu’impliquer les citoyens et les représentants des patients est une chose vraiment importante. Car, c’est l’enjeu principal de la campagne vaccinale », indique celui qui se voit déjà les questionner sur la manière de convaincre la population d’adhérer au processus de vaccination. Mieux : ce collectif citoyen pourrait aider les médecins dans leur pratique quotidienne. « Ça peut guider les médecins généralistes dans la manière d’aborder les réticences », assure-t-il. Sans oublier que cette initiative s’inscrit dans le principe de la « démocratie sanitaire » qui fait de plus en plus d’adeptes en France. « Les responsables politiques avec qui je discute régulièrement me demandent souvent : « Qu’est-ce que pensent les gens ? » Je réponds en me basant sur les observations que j’ai faites en consultations, mais ça reste un avis émis au doigt mouillé ».
Un accueil plutôt positif qui détonne avec celui que les politiques ont réservé à la formation de ce collectif citoyen. « Dernière trouvaille du gouvernement pour amuser la galerie. On veut des vaccins, pas des gadgets visant à éteindre l'incendie du mécontentement », a fustigé la sénatrice écologiste Esther Benbassa. Un point de vue partagé par le membre des Républicains et maire de Meaux, Jean-François Copé. « Le contrôle ce n'est pas 35 Français tirés au sort, c'est quoi cette nouvelle Mélenchonade encore ? Il faut que ce soit les députés qui fassent ce contrôle, c'est leur métier, et que chacun prenne ses responsabilités », s’est-il époumoné sur BFM-TV.
Des sorties tonitruantes balayées d’un revers de main par le Président de MG France : « Je comprends que les représentants élus de la population puissent s’émouvoir de trouver une autre forme de démocratie participative que l’élection ». Et de conclure : « Ça ne veut pas forcément dire que cette initiative est mauvaise ».
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