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Amélie Oudéa-Castéra, une ministre des Sports déjà sous pression - 20 Minutes

Après le chaos, elle a dû, comme dans son ancienne vie, monter au filet. La ministre des Sports et des Jeux olympiques, Amélie Oudéa-Castéra, s’est retrouvée propulsée en première ligne depuis le fiasco d'organisation de la grande finale du football européen, samedi soir, à Saint-Denis. « Avec le ministre de l’Intérieur, nous déplorons les incidents qui ont émaillé la soirée de la Ligue des champions samedi soir au Stade de France et regrettons que certains supporters munis de billets n’aient pu assister au match », a-t-elle sobrement expliqué dans un communiqué publié dimanche.

L’ancienne joueuse de tennis a tenté d’apporter davantage de réponses sur RTL ce lundi matin, avant de réunir à son ministère les organisateurs du match, la police et les autorités locales pour « tirer les leçons » du désastre de samedi. Une conférence de presse dans la foulée, tel un baptême de feu, pour celle qui fait son entrée depuis quelques jours seulement sur la scène médiatico-politique. La ministre s'est d'ailleurs permis de répondre en anglais aux journalistes britanniques présents, sous l'oeil attentif de son collègue de l'Intérieur Gérald Darmanin.

« C’est la fille qui fait tout bien, qui pense comme il faut, mais ne sort jamais du cadre »

Avant son premier Conseil des ministres, lundi dernier, Amélie Oudéa-Castéra dévoilait sur Twitter sa séance de sport quotidienne pour tenir le rythme. Un peu de vélo et quelques abdos. « Commencer sa journée avec trente minutes d’exercice : bon pour le corps et l’esprit ! », disait-elle. Un clin d’œil à son ancienne vie de sportive de haut niveau. Sur les courts, la jeune joueuse née à Paris décoche trois titres de championne de France entre 1990 et 1996, un championnat du monde en 1992, et atteint les demi-finales de trois Grands Chelems juniors, dont une à Roland-Garros.

Avant de tout quitter en juin 1996, à seulement 18 ans. Elle dira plus tard ne pas avoir voulu « sacrifier » sa vie professionnelle, probablement consciente, aussi, de ne jamais pouvoir atteindre les sommets du tennis mondial (son meilleur classement a été n°18 française et n°251 WTA). Après une dernière défaite, en double avec la championne Amélie Mauresmo, l’autre Amélie décide donc de cocher toutes les cases du cursus honorum de la macronie : Sciences po, Essec et Ena dans la fameuse promo Senghor (2002-04), où elle côtoie un certain Emmanuel Macron. Certains décrivent une élève « solaire et enthousiaste », quand d’autres se montrent plus critiques. « C’est le prototype de la bonne élève, hyper bosseuse, le genre à avoir des post-it « sois meilleure » collés sur son bureau. C’est la fille qui fait tout bien, qui pense comme il faut, mais ne sort jamais du cadre. Une ambitieuse qui n’est pas politique, qui est inodore et sans saveur », cingle l’un de ses anciens camarades.

« A la fédération française de tennis, ils vous diront tous qu’elle est exceptionnelle »

Après plusieurs années à la Cour des comptes, elle travaille dans le privé, notamment chez l’assureur Axa, puis Carrefour comme directrice e-commerce. Elle revient ensuite dans le sport, en gravitant dans des cercles de réflexion, se tenant jamais très loin du monde politique. Elle crée l’association Rénovons le sport français en 2016, pour promouvoir les enjeux éthiques et le « sport pour tous », puis postule sans succès à la direction générale du comité d’organisation des JO de Paris 2024. Elle entre finalement à la Fédération de tennis en mars 2021, après l’élection à sa tête de Gilles Moretton, et devient vite indispensable.

« A la FFT ils vous diront tous qu’elle est exceptionnelle, que c’était une stakhanoviste, qui ne s’arrête jamais de travailler et maîtrise complètement ses dossiers, c’est vrai. Mais tout le monde sait aussi que beaucoup de décisions étaient prises en fonction de la ligne politique d’Emmanuel Macron », souffle un bon connaisseur de la fédé. Car l’ancienne tenniswoman a gardé des liens avec son ancien camarade de promo. A la mi-juin 2021, c’est elle qui obtient auprès de l’Elysée et de Matignon une dérogation au couvre-feu de 23 heures pour que les spectateurs puissent assister jusqu'au bout à l’interminable duel entre Rafael Nadal et Novak Djokovic en demi de Roland-Garros.

« Elle a un bagage absolument dingue, mais ne sait pas gérer l’imprévu »

En 2017, l’ambitieuse énarque avait déjà tenté de pousser ses pions pour obtenir le ministère des Sports et mettre en place ses idées XXXX, en vain. « Je n’étais ni une sportive connue, ni issue de la diversité, je ne cochais aucune case », justifie-t-elle sans langue de bois au Point. « En plus, j’étais la femme d’un banquier. Notre époque est si bizarre que cela aurait sans doute donné des munitions à eux qui voient le mal partout ». Cinq ans plus tard, après avoir planché sur le programme Sport du président-candidat, elle obtient satisfaction. A la tête de la Société Générale depuis 14 ans, son conjoint Frédéric Oudéa a pris soin d'indiquer qu’il ne sera pas candidat à sa succession en 2023, à l’issue de son mandat. « Elle capte vite, elle est intelligente, et elle sait s’entourer », confie à l’AFP un cadre du milieu du sport après sa nomination. Sa principale mission pour les mois à venir : préparer et incarner les Jeux Olympiques prévus à Paris en 2024.

« Amélie, c’est une femme qui a un bagage absolument dingue, mais aussi quelqu’un qui ne sait pas gérer l’imprévu, assure un proche de la FFT. Elle est très forte quand elle maîtrise tout, quand elle anticipe tout et que c’est elle qui va impulser. Mais dès qu’il y a un impondérable qui arrive, ça se complique. Donc je ne suis pas étonné de ce qui se passe depuis samedi ». Très critiquée par l’opposition depuis les événements du Stade de France, Amélie Oudéa-Castéra est restée sur la même ligne, en accusant le club de Liverpool, l’accusant d’avoir « laissé ses supporteurs dans la nature ». Elle a aussi tenté de rassurer en indiquant que la France était bien « capable d’organiser de grands évènements sportifs » avant la Coupe du monde de rugby 2023 et les JO 2024. Pour sa deuxième semaine au ministère, la ministre découvrira les joies d’être cuisinée par les sénateurs mercredi, lors d’une audition spéciale, en compagnie de son collègue de l’Intérieur Gérald Darmanin.

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