Qui peuple le cinéma français ? A l’occasion de ses assises annuelles, le Collectif 50/50 a dévoilé, lundi 6 décembre, les résultats d’une vaste étude, mesurant la représentation de la diversité à l’écran. Intitulée « Cinégalités », cette enquête s’appuie sur un corpus de 115 films sortis en 2019, parmi lesquels figurent les cent films ayant disposé des plus importants budgets et les cent films ayant réalisé le plus d’entrées en salle.
Genre, origine perçue, catégorie socioprofessionnelle, âge, handicap, orientation sexuelle constituent autant de critères étudiés par les directeurs de cette enquête, Maxime Cervulle, professeur en sciences de l’information et de la communication à l’université Paris-VIII, et Sarah Lécossais, maîtresse de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’université Sorbonne Paris-Nord.
« Dans cette industrie, très soutenue par les pouvoirs publics et très encadrée par différentes lois et décrets, il y a un manque de récits qui permettent de comprendre la France d’aujourd’hui dans toutes ses dimensions », a déclaré le producteur Harold Valentin, en liminaire de la présentation de cette étude. Membre du Collectif 50/50, il a appelé l’ensemble du secteur à « élargir ses récits ».
Cette enquête s’inspire notamment du baromètre de la diversité, mis en place par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), dès 2018, dans le but d’objectiver les écarts de visibilité entre les différents groupes sociaux qui composent la société française. Pour justifier une telle démarche dans le septième art, Maxime Cervulle souligne l’importance « des représentations cinématographiques » dans nos imaginaires :
« Ces récits peuvent parfois risquer d’enfermer des groupes sociaux dans des assignations, dans des rôles figés ou, à l’inverse, ils peuvent ouvrir l’horizon des possibles et dessiner des voies d’émancipation. »
Le « tunnel de la comédienne de 50 ans »
Que nous enseigne cette enquête sur la perception de la diversité dans le cinéma français ? D’abord, si les femmes représentent 52 % de la population française, elles ne sont que 40 % dans les films étudiés ; un chiffre qui descend à 38 % lorsqu’il s’agit du personnage principal. S’agissant des personnages transsexuels, ils sont quasiment absents à l’écran (0,1 %) et n’ont aucun rôle principal.
Conceptualisé par l’association Actrices et acteurs de France associés (AFAA), le « tunnel de la comédienne de 50 ans » est une réalité éloquente de l’étude « Cinégalités ». Dans la catégorie des personnages âgés de 50 ans à 64 ans, la part de femmes chute drastiquement. Seuls 1,2 % des personnages principaux de cette tranche d’âge sont des femmes, alors qu’elles représentent 21,6 % de la population française, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).
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